...Fin d'année de stage et comme l'envie d'essayer d'en garder la substantifique moelle et d'en faire non pas un résumé mais un aperçu significatif en quelques mots.
Voici donc :
MON ANNEE DE STAGE EN 12 MOTS
Bienveillance (nf.)
Arf... La bienveillance... Incontestablement le mot que j'ai le plus lu et entendu cette année : à l'Espé, par mes tuteurs, dans les documents officiels, par mes collègues, dans mes lectures professionnelles, sur les réseaux sociaux...
De quoi en avoir littéralement la nausée : pas de la bienveillance en tant que telle, entendons-nous bien, mais de l'usage inconsidéré - et souvent dévoyé - qui est fait de ce mot.
Pour tout vous dire, il y a quelques semaines j'avais commencé à écrire un article sur ce sujet... mais rien que d'écrire ce mot était devenu rebutant, ce qui est symptomatique de l'overdose.
Et en plus, j'ai réalisé que foncièrement je ne ferais qu'une redite (en moins bien) d'un article écrit par Paul Devin sur le sujet tant j'en partage les idées.
Titu (n.f.)
Ou titularisation. L'un des enjeux de l'année de stage : être titularisé, c'est à dire entrer définitivement dans la Fonction publique et l'Education nationale.
Et en attendant que ce soit officialisé : les doutes et le stress sont encore, à l'heure où j'écris, partie intégrante de ma vie.
Car bien au-delà de la question du statut de fonctionnaire qui me sera acquis lorsque je serai titularisée, c'est l'idée d'avoir pleinement la reconnaissance de ma légitimité comme enseignante que j'attends. Car ce métier, putain, je sais que je ne l'ai pas choisi à la légère...
C'est idiot hein, mais du coup cette histoire de titularisation me met littéralement la rate au court-bouillon.
Tuteur (n.m.)
Tuteur (n.m.)
Parmi les sujets majeurs de discussion en Espé : les visites de tuteurs, les rapports des tuteurs, les remarques des tuteurs, les relations avec les tuteurs...
Tout est décortiqué et nous avons ainsi cherché, en comparant nos expériences respectives de bébéprofs, à nous rassurer... ou à nous stresser davantage encore.
Une chose est certaine : la personnalité des tuteurs (comme dans la plupart des académies, j'en avais 2 cette année : l'un représentant ma hiérarchie, l'autre envoyée par l'Espé) impacte fortement le vécu de cette année de stage, tout autant que les conditions d'apprentissage du métier d'enseignant.
Espé (n.f.)
Synonymes : ennui profond, pendaison intellectuelle, foutage de gueule...
Mais je crois m'être suffisamment exprimée sur le sujet dans d'autres articles : je ne vais pas tirer sur l'ambulance...
Zapprenants (n.m.)
Les miens étaient de petite taille (mais ont bien grandi pendant l'année...) et ils ont marqué mon entrée dans le métier.
Je les ai attendus avec impatience ces premiers élèves et, dès le premier jour, une évidence : ils sont incroyables...
Anticernes (n.m.)
Parce que putain de bordel de merde je n'ai toujours pas réussi à en trouver un qui sache lutter avec les marques de fatigue de cette année de stage...
Café (n.m.)
Même en gif, il n'y a rien à faire : la simple vue d'une tasse à café me réconforte jusqu'au bout de mes terminaisons nerveuses. |
Blog (n.m.)
Blog (n.m.)
Celui-ci, qui a été mon compagnon de route cette année et qui, pour moi, reste indissolublement lié à mon entrée dans le métier.
Mais aussi d'autres blogs qui m'ont fait sourire ou apporté des idées, des documents, des conseils. La blogsphère est un petit monde en dehors du temps (ou dit autrement : putain qu'est-ce que c'est chronophage) mais pas en dehors de la réalité.
Céline (n.f.)
Alvarez bien entendu. Qui d'autre ?
Même que je l'ai vue en vrai en conférence et tout et tout. Et je peux donc vous dire que son brushing était à la hauteur de sa réputation.
Temps (n.m.)
...L'année de stage ou l'impression de courir après le temps, de le voir s'envoler. Le sentiment d'une année passée à la vitesse d'un cheval au galop mais qui semble parfois ne jamais en finir.
Un incroyable phénomène de distorsion temporelle fait que les journées s'éternisent à l'Espé mais passent trop vite avec les zapprenants de petite taille et que tu cours après le temps pour essayer de mettre en oeuvre tout ce que tu as prévu de faire avec eux.
Courir après le temps : définitivement la discipline olympique de mon année de stage.
Papier (n.m.)
Papier (n.m.)
Je pensais avoir été plutôt raisonnable sur la consommation de papier cette année mais c'est en vidant ma classe à la fin de l'année et en jetant les documents imprimés pour l'Espé (notamment les 500 photocopies d'articles lus pour les besoins de mon mémoire), mes fiches de prep et cahier-journal de l'année que j'ai pris conscience de l'hécatombe.
C'est décidé, l'an prochain cahier-journal et fiches de prep resteront dématérialisés et j'utiliserai à plein mon vidéoprojecteur pour limiter les impressions...
...et un jour, peut être, j'aimerais me lancer dans un véritable projet de classe "zéro papier"...
Vacances (n.f.)
...les profs en ont-ils "trop" ? Je peux l'affirmer après cette année de stage : NON ! Et après une seule année comme enseignante, je me mords déjà les lèvres aux "Alors, bientôt en vacances ?" entendus très (trop) régulièrement.
Car en tant que prof, le terme de "vacances" ne prend pas le même sens que celui que j'ai pu connaitre dans le secteur privé.
Ce sont des vacances d'élèves : oui, à quatre reprises pendant l'année j'ai quitté mes zapprenants de petite taille pour 2 semaines. Mais entre les journées passées à ranger la classe, à faire des recherches sur le net pour préparer la période suivante, les mails et coups de fil entre collègues/binômes, sans parler des foutus travaux et mémoire à rendre à l'Espé, ces vacances n'étaient pas des congés à strictement parler...
...et je ne parle pas de l'état larvaire dans lequel j'ai fini chaque période de classe; Jack Koch a encore une fois tout dit là dessus :
...en vrai ce mot de "vacances" est indubitablement entré dans le top 12 des mots de mon année mais pas pour les bonnes raisons.
Maintenant place aux grandes vacances :-)
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