Les profs… Les vacances… L’équation
semble parfaite à première vue tant les deux se confondent dans l’esprit de
bien des personnes.
Personnellement, j’ai énormément
revu ma définition du mot « vacances » depuis que je suis devenue
prof. Si dans ma première vie professionnelle les vacances constituaient une
période de repos salutaire entre deux périodes de travail, aujourd’hui c’est un
chouille plus compliqué.
D’ailleurs, lorsque je discute
avec des personnes de mon entourage et que j’en viens à parler de mon programme
de boulot du week-end ou des vacances, ils sont tellement surpris que j’ai systématiquement
droit à la même question : « Mais… tes collègues ils travaillent autant
que toi ? ».
Je ne sais pas répondre à cette
question : aux dernières nouvelles, nous sommes 881 400 enseignants en France à
enseigner de la maternelle à la terminale, dans le public et dans le privé (#coucoucestnousonestbeaucoup) :
je ne prétends pas parler pour chacun d’eux.
Mais en revanche, je peux
témoigner que depuis que j’enseigne, je ne fais pas exception parmi mes
collègues : oui, nous travaillons tous pendant nos « vacances »
(qui ne sont des vacances à temps plein que pour nos zapprenants finalement).
Personnellement, voici à quoi
peuvent ressembler
MES VACANCES DE PROF
(…Ah au fait, j’ai demandé à quelques
potes de venir me donner un coup de main pour ce récit, j’espère que ça ne
dérange personne ?)
Tout commence à l’approche des vacances, la
fatigue devient palpable : très souvent c’est le moment où la saturation
mentale m’amène à avoir des comportements dont la rationalité pourrait légitimement être remise en cause.
J’exprime de plus en plus
intensément mon besoin de caaaaaaalme quand je rentre le soir.
D’ailleurs si mes enfants ont le
malheur de faire un poil trop de bruit pour mes neurones en bout de vie, j’ai
du mal à leur accorder la même patience qu’à mes zapprenants. Vraiment beaucoup
de mal.
Le vendredi soir des vacances, une douce euphorie s'empare des zenseignants et des zapprenants.
Dès le lendemain matin, mon mari me fait remarquer qu’une
fois de plus je débute les vacances par un état de larvitude total : mon
corps relâche complètement, je suis une loque. J’ai vraiment envie
de m’investir activement dans une discussion constructive sur ce sujet. Ou pas.
A ce stade des vacances, la priorité est claire : je dois prendre soin de moi en dormant (beauuuuucoup) et en prenant soin d'apporter à mon corps ce dont il a le plus besoin.
Quand je commence à être remise sur pied, je passe ensuite par une phase où mon largitude way of life me donne l'illusion que c'est la fête du slip car pendant ces 15 jours, je vais pouvoir faire pleeeeein de choses.
Sauf qu'il y a toujours ce moment désagréable où je dois remettre un orteil dans le calendrier. Et son verdict est alors sans appel : la moitié des vacances s'est déjà écoulée. Putain.
Si la moitié des vacances s'est déjà écoulée, ça veut dire que... merde... j'en suis où de ma to-do-list, au fait ?
Bon, pas de doute, il va falloir revoir mes ambitions à la baisse.
Intérieurement, je suis partagée entre trois petites voix qui me jouent en alternance une mélodie discordante : il y a la petite voix perfectionniste qui somatise de ne pas avoir bouclé aux petits oignons la période à venir...
...Il y a aussi la petite voix pragmatique qui réaffirme systématiquement le principe de réalité en vertu duquel "on fait ce qu'on peut épissétou". Elle ne s'entend pas super bien avec la petite voix perfectionniste d'ailleurs.
Et enfin, il y a la petite voix tire-au-flanc qui me trouve des bonnes excuses quand j'avais prévu de me faire une grosse soirée-boulot mais que finalement je décide de faire autre chose parce que je n'ai pas l'énergie de m'y mettre.
Quoi qu'il en soit, les vacances continuent de s’écouler
inexorablement, j’aimerais capturer le temps mais il file à une vitesse
exponentielle à mesure que leur terme se rapproche.
Les derniers moments des vacances sont quasi-systématiquement marqués par un regain d'activité associé à une caféinisation intensive...
...surtout que quand je pense avoir fini, il y a toujours un petit détail qui se rappelle à mon bon souvenir...
...c'est que c'est crès bien d'avoir bossé les séquences et progressions de la période mais... ma journée du lendemain, elle, n'est pas prête : comment avais-pu l'oublier ?
Dans ces conditions, la dernière nuit avant la reprise est souvent synonyme de bouclages de dernière minute et de pensées grouillant depuis tous les recoins de mon cerveau. L'endormissement est difficile...
Et puis, finalement, chaque retour en classe est marqué par les retrouvailles avec mes zapprenants de petite taille... Et le show peut reprendre...
...jusqu'aux prochaines vacances :-)
#BlablaProf
(merci à Chandler, Monica, Phoebe, Joey, Ross & Rachel pour leur gracieuse participation #Friends4ever)
9 commentaires:
C'est tellement ça ! Je ne suis pas pe depuis longtemps, mais je me retrouve totalement dans ce que tu écris !
très bien vu même après 32 ans de métier pour moi c'est encore ça (mise à part les fiches de prép que je ne fais plus depuis bien longtemps;)
courage les p'tits et les p'tites jeunes !!!!
Pfiou, je viens de lire pas mal d'articles et je reviendrai, quel plaisir de lire tes textes malgré ta maîtrise très imparfaite du français (enfin t'as dû beaucoup progresser quand même depuis que ton tuteur t'a informée de cet axe de progrès). J'aurais eu beaucoup de commentaires à faire, mais après avoir pas mal bossé ce soir, je viens de glander une bonne heure ici et vu l'heure,il est temps de retrouver mon lit sous peine de voir ma courbe "temps de sommeil" encore trop largement amputé...
Merci pour ton blog!
Mahauden
Aagghhh! Correction : amputée!
Mahauden, au bout du correcteur
En plein dans le mille !!
J'ai l'impression que c'est moi qui ai écrit! Je me sens moins seule. Merci. Julie: Pr depuis 2004 deja!
Bonjour ! Je prends ma retraite dans deux mois, et...je suis en train de bosser de prévoir ma période, mes journées de la semaine prochaine, les costumes de la pièce de théâtre...
Bref, ça ne ralentit même pas !
Merci pour votre blog très juste et amusant !
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